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Evaluation du fonctionnement du règlement européen d’exemption n°330/2010 de certaines catégories d’accords verticaux et des lignes directrices sur les restrictions verticales

Publication le 25 mai par la Commission Européenne du “Support studies for the evaluation of the VBER

Dans le cadre de l’évaluation du fonctionnement du règlement d’exemption n°330/2010 qui doit expirer le 31 mai 2022, la Commission Européenne a publié lundi 25 mai un document intitulé « support studies for the evaluation of the VBER » https://ec.europa.eu/competition/publications/reports/kd0420219enn.pdf.

L’objectif de cette étude réalisée par plusieurs cabinets de conseil en économie, est de recueillir des éléments d’analyse sur l’efficacité, l’efficience et la pertinence du règlement n°330/2010 et des lignes directrices de nature à permettre à la Commission européenne de déterminer s’il est nécessaire de modifier le règlement.

Plus précisément, cette étude doit permettre à la Commission européenne d’identifier les dispositions du règlement et des lignes directrices qui pourraient ne plus être en adéquation avec la réalité du marché et des pratiques commerciales actuelles ou qui pourraient donner lieu à certaines incohérences.

Cette étude se concentre principalement sur les restrictions verticales suivantes : la distribution sélective, la distribution exclusive, les clauses dites du client le plus favorisé et les restrictions portant sur les prix de revente.

S’agissant de la pertinence du règlement et des lignes directrices, l’étude considère que ces derniers restent pertinents mais ne prennent pas en compte les dernières évolutions en matière de distribution telles que le recours à des plateformes en ligne, de même que les comportements d’achat des consommateurs qui utilisent en majorité les canaux online :

« The past 10 years have seen a rapid expansion in online trade, both on a B2B and B2C level. Existing distribution models have had to adapt to new market realities. Undertakings face increased competition from previously non-existent or too remote markets. Consumer behaviour has also changed accordingly. New business models, including new forms of distribution, such as booking platforms, have emerged and have had a substantial impact in some sectors, such as the hotel industry. As firms have adapted to the new environment, so has the way in which they use vertical agreements. Although the types of agreements covered in the VBER and Vertical Guidelines have not substantially changed in their essence, an increase of online sales channels puts agreements which include limitations on cross-selling, such as selective and exclusive distribution, under heightened scrutiny. Increased price transparency (online) and reduced consumer search costs are often quoted explanations for the increased use of online sales restrictions. Other types of agreements so far not explicitly covered in the Guidelines, such as parity clauses, have gained increased importance. The VBER and the Vertical Guidelines remain relevant in the landscape of vertical agreements, but they do not sufficiently cover the latest developments, such as online platforms.»

S’agissant de l’efficacité du règlement et des lignes directrices, l’étude relève que le niveau de sécurité juridique était suffisant lors de leur adoption mais que celui-ci ne l’est plus aujourd’hui.

« According to the interviewed law firms advising clients on vertical restraints, the VBER and the Guidelines do not sufficiently reflect the market changes and e-commerce developments, especially the increased importance of e-commerce, leading to reduced Evaluation support study on the EU competition rules applicable to vertical agreements in the VBER and the Guidelines 132 relevance and effectiveness of the VBER and Vertical Guidelines and the need for companies to pay for legal advice, although this advice cannot guarantee legal certainty. In this context, a frequently raised issue by law firms and members of industry associations was the level of legal certainty provided by the VBER and the Guidelines regarding legal definitions and the fact that the current VBER and the Guidelines are insufficient as a basis for analysing the online commercial environment. The law firms have indicated that updating the VBER and Vertical Guidelines could improve legal certainty and ensure a positive impact on further development of their business by clarifying the definitions and providing more comprehensive guidance for the self-assessment of market shares. The lack of sufficient legal certainty results especially from the need to examine the compliance of many vertical agreements under Article 101(3) TFEU, an analysis that is difficult and complex. This could often discourage entrepreneurs from concluding such agreements in the first place (despite often being pro-competitive). The responses from law firms and industry associations and representatives indicate that clearer guidance can benefit all market players (manufacturers, retailers, marketplaces and consumers) and thus increase legal certainty. »

L’étude considère ainsi qu’il est devenu nécessaire de revoir globalement le cadre juridique des accords verticaux en matière de vente en ligne.

De plus, l’étude relève que s’agissant des restrictions portant sur les prix de revente, l’analyse des décisions des autorités nationales de concurrence montre qu’il est difficile de déterminer quand les prix imposés peuvent être justifiés et qu’il est ainsi nécessaire que les lignes directrices soient davantage claires et précises sur ce point afin que les entreprises sachent exactement dans quelles conditions les prix imposés peuvent être pro concurrentiels et donc autorisés ; c’est là une demande que Grall & Associés avait spécifiquement portée à la connaissance de la Commission européenne dans la réponse faite au questionnaire mis en ligne par la Commission l’année dernière.

S’agissant de l’efficience du règlement et des lignes directrices, l’étude considère que ces derniers permettent aux entreprises de réduire leurs frais juridiques en auto évaluant leurs accords verticaux tout en relevant que les coûts de mise en conformité avec le règlement d’exemption actuel pourraient avoir augmenté par rapport au précédent règlement, notamment pour les fournisseurs.

« We can conclude that the costs generated by VBER and the Guidelines are relatively proportionate with the benefits of the legislation. However, with rapidly changing market conditions (online sales and marketplaces), the costs of applying the VBER and the Vertical Guidelines are constantly going up.

(…)

other law firms and a professor of competition law have highlighted that the costs are higher, especially for suppliers, as the current legal regime allows for fewer cases of agreements to be exempted from the prohibition under Article 101(1) of the TFEU and causes difficulties for companies to assess whether their market would allow them to be exempted under the VBER from the abovementioned prohibition. »

En conclusion, il ressort de cette étude que si le règlement et les lignes directrices constituent de précieux outils pour les entreprises en termes de sécurité juridique et d’auto-évaluation de leurs accords de distribution, des modifications sont néanmoins nécessaires pour les adapter aux évolutions du marché, notamment à celles du commerce en ligne.

Prochaine étape : fin 2020 avec la proposition de textes de la Commission européenne !

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